A quand remonte votre passion pour la photographie ?
Jérôme Revon : A mon adolescence ! J’ai démarré la photographie à l’âge de 15 ans. Je découpais déjà mes photos en noir et blanc afin de les recomposer en bandes, les unes à côté des autres. Quand je suis devenu réalisateur à Canal+, j’ai un peu oublié cet aspect de la photographie.
On retrouve pourtant les prémices de votre style photographique sur le petit écran ?
JR : Ce procédé de bandes, je l’ai en effet utilisé pour le générique de l’émission d’Anne Sinclair, « 7 sur 7 » (TF1). C’était déjà le début de ce genre de tableaux que je conçois aujourd’hui, de compositions, intitulées « Splits », en référence à la télévision. Dans l’audiovisuel, le terme de “split” désigne un écran divisé en plusieurs images. L’arrivée du numérique a été une révolution. Quand il est arrivé sur le marché de la photographie, j’y suis naturellement revenu.
Comment définiriez-vous ce retour à la photographie ?
JR : C’est un peu un retour aux sources. A la télévision, les images défilent, passent et sont oubliées quasiment dans l’instant. Que ce soit en matière de sport, d’information, de divertissements, le lendemain, un autre match, une autre actualité, une autre émission de variétés, chassent les images précédentes. Tout cela part très vite à l’INA.
En quoi votre travail de photographe est-il différent ?
JR : Avec la photographie, le travail est plus artistique, plus réfléchi. Il reste une trace. Ce sont des compositions plus personnelles. Un réalisateur à la télé est plus soumis à des commandes, aux souhaits des uns et des autres, à des chartes… Avec la photographie, j’ai plus de liberté. Je peux construire un univers qui m’appartient.
Qu’est- ce qui vous inspire ?
JR : L’inspiration vient souvent du côté urbain. J’aime beaucoup l’architecture, la rue, la ville, l’urbanisme, New York ou Barcelone. J’apprécie le moderne comme l’ancien. Le travail de tous les grands maîtres, de tous les grands architectes me passionnent…
Ca peut avoir l’air simple de marier deux photos ?
JR : Bien au contraire, c’est très compliqué. Deux images ne vont pas toujours ensemble. Et deux images ne “fabriquent” pas toujours une troisième. Il m’arrive aussi de m’amuser à mettre 3 ou 4 photos dans un Split, ainsi je crée des univers complètement différents qui n’existent pas, des univers urbains qui m’appartiennent.
Comment procédez-vous ?
JR : Il n’y a pas de règles. Je peux photographier des lieux pendant des heures, traverser une ville de 8h du matin à minuit. Je fais alors des milliers de photographies. Ensuite, devant mon ordinateur, je commence à les regarder, à les imprimer, à les mélanger, à les coller. Parfois, j’ai une photo en tête et du coup, je cherche l’autre très souvent pour sa couleur. Je me suis rendu compte que chaque ville avait une couleur. Pour moi, New York, c’est bleu et jaune. Londres, c’est rouge et noir. Paris est une ville plus chaude, plutôt ambrée. Avant de mélanger ces photos, il faut arriver à trouver la couleur de la ville. C’est pour cela que, pour le moment, je mélange assez peu les villes entre elles, hormis Paris et New York !
Est-ce vous pensiez toucher autant de monde ?
JR : Mes photographies touchent une génération qui aime aussi l’architecture, les villes. Beaucoup de gens s’y retrouvent. C’est sûrement pour cela que ça marche. Dans les appartements, j’apporte ainsi une touche de couleur qui donne la joie de vivre.
Vos photographies ne mettent pas en avant les personnes ?
JR : Il n’y a qu’une photo où apparaissent ma femme et un de mes fils. Pour le reste, il faut les chercher en tout petit. C’est une volonté. C’est sûrement aussi pour cela que dans mes sculptures les petits personnages sont stylisés, déformés. Mon travail d’artiste évolue aujourd’hui vers la sculpture et ces petits personnages.
Où puisez-vous l’inspiration de vos sculptures « Pop » ?
JR : Mes sculptures sont inspirées par les photographies. Le public y retrouve ce principe de découpage. Ces œuvres sont aussi le fruit de différentes bandes…
Comment procédez-vous ?
JR : Je commence par réaliser des traits de pinceau à l’encre sur du papier Canson. Ensuite, je les découpe sur du laiton. Il y a toujours cette volonté de découper la matière : le plexi et les diasec pour les photos, le laiton et le fer pour ces petites statuettes appelées “Pop”.
Est-ce la même démarche artistique ?
JR : C’est un travail un peu différent, réalisé à l’atelier. Les sculptures nécessitent plus de minutie, plus de travail des matières. Elles sont aussi plus petites. On se sert de scies, de chalumeaux, de soudures. Chaque petite statuette est comme un « petit bijou ». Ca se remarque dans la finition des détails. A l’atelier, on dit que le laiton donne un côté « Vendôme ». Les statuettes « Pop » sont conçues comme des collections, numérotées de 1 à 5, de différentes tailles et de différentes couleurs : bleues, noires, violettes… Le rendu n’est pas à l’opposé, mais très différent tout de même des photographies.
Jérôme Revon : A mon adolescence ! J’ai démarré la photographie à l’âge de 15 ans. Je découpais déjà mes photos en noir et blanc afin de les recomposer en bandes, les unes à côté des autres. Quand je suis devenu réalisateur à Canal+, j’ai un peu oublié cet aspect de la photographie.
On retrouve pourtant les prémices de votre style photographique sur le petit écran ?
JR : Ce procédé de bandes, je l’ai en effet utilisé pour le générique de l’émission d’Anne Sinclair, « 7 sur 7 » (TF1). C’était déjà le début de ce genre de tableaux que je conçois aujourd’hui, de compositions, intitulées « Splits », en référence à la télévision. Dans l’audiovisuel, le terme de “split” désigne un écran divisé en plusieurs images. L’arrivée du numérique a été une révolution. Quand il est arrivé sur le marché de la photographie, j’y suis naturellement revenu.
Comment définiriez-vous ce retour à la photographie ?
JR : C’est un peu un retour aux sources. A la télévision, les images défilent, passent et sont oubliées quasiment dans l’instant. Que ce soit en matière de sport, d’information, de divertissements, le lendemain, un autre match, une autre actualité, une autre émission de variétés, chassent les images précédentes. Tout cela part très vite à l’INA.
En quoi votre travail de photographe est-il différent ?
JR : Avec la photographie, le travail est plus artistique, plus réfléchi. Il reste une trace. Ce sont des compositions plus personnelles. Un réalisateur à la télé est plus soumis à des commandes, aux souhaits des uns et des autres, à des chartes… Avec la photographie, j’ai plus de liberté. Je peux construire un univers qui m’appartient.
Qu’est- ce qui vous inspire ?
JR : L’inspiration vient souvent du côté urbain. J’aime beaucoup l’architecture, la rue, la ville, l’urbanisme, New York ou Barcelone. J’apprécie le moderne comme l’ancien. Le travail de tous les grands maîtres, de tous les grands architectes me passionnent…
Ca peut avoir l’air simple de marier deux photos ?
JR : Bien au contraire, c’est très compliqué. Deux images ne vont pas toujours ensemble. Et deux images ne “fabriquent” pas toujours une troisième. Il m’arrive aussi de m’amuser à mettre 3 ou 4 photos dans un Split, ainsi je crée des univers complètement différents qui n’existent pas, des univers urbains qui m’appartiennent.
Comment procédez-vous ?
JR : Il n’y a pas de règles. Je peux photographier des lieux pendant des heures, traverser une ville de 8h du matin à minuit. Je fais alors des milliers de photographies. Ensuite, devant mon ordinateur, je commence à les regarder, à les imprimer, à les mélanger, à les coller. Parfois, j’ai une photo en tête et du coup, je cherche l’autre très souvent pour sa couleur. Je me suis rendu compte que chaque ville avait une couleur. Pour moi, New York, c’est bleu et jaune. Londres, c’est rouge et noir. Paris est une ville plus chaude, plutôt ambrée. Avant de mélanger ces photos, il faut arriver à trouver la couleur de la ville. C’est pour cela que, pour le moment, je mélange assez peu les villes entre elles, hormis Paris et New York !
Est-ce vous pensiez toucher autant de monde ?
JR : Mes photographies touchent une génération qui aime aussi l’architecture, les villes. Beaucoup de gens s’y retrouvent. C’est sûrement pour cela que ça marche. Dans les appartements, j’apporte ainsi une touche de couleur qui donne la joie de vivre.
Vos photographies ne mettent pas en avant les personnes ?
JR : Il n’y a qu’une photo où apparaissent ma femme et un de mes fils. Pour le reste, il faut les chercher en tout petit. C’est une volonté. C’est sûrement aussi pour cela que dans mes sculptures les petits personnages sont stylisés, déformés. Mon travail d’artiste évolue aujourd’hui vers la sculpture et ces petits personnages.
Où puisez-vous l’inspiration de vos sculptures « Pop » ?
JR : Mes sculptures sont inspirées par les photographies. Le public y retrouve ce principe de découpage. Ces œuvres sont aussi le fruit de différentes bandes…
Comment procédez-vous ?
JR : Je commence par réaliser des traits de pinceau à l’encre sur du papier Canson. Ensuite, je les découpe sur du laiton. Il y a toujours cette volonté de découper la matière : le plexi et les diasec pour les photos, le laiton et le fer pour ces petites statuettes appelées “Pop”.
Est-ce la même démarche artistique ?
JR : C’est un travail un peu différent, réalisé à l’atelier. Les sculptures nécessitent plus de minutie, plus de travail des matières. Elles sont aussi plus petites. On se sert de scies, de chalumeaux, de soudures. Chaque petite statuette est comme un « petit bijou ». Ca se remarque dans la finition des détails. A l’atelier, on dit que le laiton donne un côté « Vendôme ». Les statuettes « Pop » sont conçues comme des collections, numérotées de 1 à 5, de différentes tailles et de différentes couleurs : bleues, noires, violettes… Le rendu n’est pas à l’opposé, mais très différent tout de même des photographies.